L’API Management, fruit de l’économie collaborative

confusionC’est en sortant d’une réunion pénible avec une équipe marketing que j’ai eu envie d’écrire cet article. “Ouvrir le Système d’information aux nouvelles opportunités” qu’ils disent. Mais en posant sur la table un flou d’expression de besoin, je dirai même un flou opaque, nous n’avons abouti à rien… Bref, à par Ubber et son modèle économique, c’est pas très clair. Je vous propose donc de rembobiner la problématique et de repartir sur des bases saines (et moi avec vous).

 
Je ne vous cache pas que de nombreux mots clés ont été échangés durant cette réunion (et les précédentes): API, API Management, développeurs affiliés, etc. Mais comme le disait un auteur inconnu:

Comprendre la solution, c’est bien. Comprendre le besoin, c’est essentiel.

Les exemples de réussites commerciales comme Ubber, BlaBlaCar ou AirB&B font envie à nos dirigeants d’entreprise. On nous le martèle à longueur de journée. Autre exemple, la vague des fintech bouleverse les banques habituées à, disons, une concurrence plus tranquille.

Ma recherche m’a conduit à quelques articles intéressants comme économie collaborative, les valeurs d’internet pour modèle sociétal où le concept ‘économie collaborative’ y est bien éclairé. Wikipédia le définit ainsi:

L’économie collaborative est une activité humaine qui vise à produire de la valeur en commun et qui repose sur de nouvelles formes d’organisation du travail. Elle s’appuie sur une organisation plus horizontale que verticale, la mutualisation des biens, des espaces et des outils (l’usage plutôt que la possession), l’organisation des citoyens en “réseau” ou en communautés et généralement l’intermédiation par des plateformes internet (à l’exception de modèles comme les réseaux d’échanges réciproques de savoirs).

Cette économie regroupe les tendances de fond comme:

  • la consommation collaborative où les consommateurs proposent de partager des biens gratuitement entre eux. D’ailleurs les consommateurs ne se muent-ils pas en utilisateurs dans ce cas puisque la notion de consommation disparait ?
  • les modes de vies collaboratifs où les lieux de vie comme les appartements, bureaux, etc sont partagés.
  • la finance collaborative où les capitaux sont échangés ou prêtés (presque) directement entre personnes sans passage par des systèmes bancaires et de finance.
  • la production contributive où les connaissances et compétences sont partagées sans passer par un concept d’entreprise.
  • la culture libre.

Si l’on y regarde de plus près, les brèches commerciales sont multiples. Les sociétés Ubber ou autres n’ont fait que s’y engouffrer.

Le modèle économique ayant été un peu débroussaillé. Passons à la phase suivante : Comment proposer, véhiculer, propager les données sous-jacentes afin de les agréger, les composer et les enrichir puis les rediffuser à leur tour ? Car c’est bien au travers de ces opérations basiques que la consommation, les modes de vies, la finance devient collaboratives, que la production devient contributive et la culture libre !

Mon passage aux APIDays m’a démontré et convaincu que l’informatique allait encore une fois dans le sens de la simplicité et du partage de l’information. Et qu’est-ce qui est aujourd’hui facile à partager ? Des URL !

Les URL sont basées sur la combinaison de pratiques suivantes :

  1. Un protocole ouvert et accessible par tous : le protocole HTTP
  2. Un service sans état : l’architecture REST
  3. Une formalisation simpliste de la donnée : le format JSON

Ajoutons la sécurisation partagée avec OAuth2 et les ingrédients sont prêts.

Cependant ces URL ne sont pas encore compréhensibles par le grand public. La manipulation de ces informations et des mécanismes pour y accéder (bien que simples) restent retreint à la population… des développeurs. La limite est donc pour le moment humaine.

Les nouveaux outils spécialisés dans ces modes d’échanges sont appelés plateformes d’ “API Management”. Ils permettent de proposer, exposer, véhiculer mais aussi vendre des services sur lesquels les communautés de développeurs vont créer de la valeur ajoutée. Ils créeront ainsi de nouveaux usages, complémentaires, annexes au métier initial, voir même innovants 😉 .

Il est primordial de vendre ces données exposées. Elles possèdent une valeur et la définir n’est pas chose facile. N’oubliez pas que une fois sortie du Système d’Information (SI), elles appartiennent (ou pas) à l’acheteur et il peut la stocker, l’enrichir et la revendre. La capacité de vendre et gérer les contrats commerciaux est une fonctionnalité essentielle de l’API Management.

Alors, focalisez-vous sur les données de votre coeur de métier. La clée est ici. Les idées innovantes et transgressantes viendront dans un 2nd temps des consommateurs de vos API.

Au final, quelle belle perspective pour nos chefs d’entreprise : vendre du service depuis le système d’information ! Je propose d’appeler cela le “web 3.0” 😀 ! A y réfléchir, c’est un peu ironique quand même : l’économie “collaborative” génère du business.

panneau-danger-de-glisserToutefois, un petit rappel s’impose avant que vous alliez ouvrir votre SI, vendre l’idée à votre boss ou discuter avec vos équipes marketing. Attention à la planche savonneuse ! La vente de services informatique n’est pas nouveau. Il s’agit ici d’un modèle SaaS épuré sans sa belle interface. Mais cela ne doit pas vous faire oublier que l’on parle d’un métier spécifique, difficile, exigent et contractualisé: celui d’éditeur de logiciels. L’engagement n’est pas anodin et loin d’être gratuit. Un vrai contrôle d’activités est indispensable si vous ne souhaitez pas voir vos clients se retourner contre vous ! Mais à contrario, peut-être que vos concurrents proposent déjà ces services…

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